Où l'on visite: le haras du Pin

Samedi, ma demoiselle m'a lâchement abandonné pour se promener et visiter à sa fantaisie.

Le but de son excursion: le haras national du Pin, situé dans l'Orne, le premier des dépots d'étalons créé en France, surnommé le "Versailles du cheval"... Tout un programme!

Pas de chance pour ma demoiselle, il faisait bien gris samedi, et les belles perspectives qu'offrent habituellement les bâtiments étaient largement gâchées par la météo. Bien fait pour elle, ça lui apprendra à me laisser tomber!

Le haras du Pin a été bâti en 1715, d'après un constat de Colbert; la production de chevaux telle qu'elle existe en France est insuffisante pour couvrir les besoins du pays, en particulier en temps de guerre. Importer des chevaux de l'étranger coûte cher, la solution est donc de promouvoir et de faciliter en France la production de monture de qualité. C'est ainsi que le haras royal du Pin, le premier du genre, voit le jour, selon les plans de Jules-Hardouin Mansart sa construction étant attribuée à l'architecte Robert de Cotte.

Le Versailles du cheval faut donc un haras royal, puis un haras impérial (Napoléon y séjourna même comme en témoigne la petite abeille dorée posée sur la grille d'entrée de la cour Colbert) avant de devenir le haras national que nous connaissons aujourd'hui. De grandes écuries mêlant la brique et la pierre, s'établissent autour d'une grande cour en forme de fer à cheval, la Cour Colbert, ouverte au Nord sur la grande grille d'accès et s'appuyant au sud sur le château, résidence de fonction et de réception des directeurs successifs. A cela s'ajoute des terrasses, des paddocks, des terrains d'exercices pour les chevaux.

Ma demoiselle a donc profité d'une visite guidée du château et des écuries. Beaucoup d'étalons percherons, français et américains, des poneys, des trotteurs, des pur-sang anglais et arabes et même un cheval barbe, El Ouassal, fils d'un étalon offert au président Giscard d'Estaing. Le prix des saillies proposées par le haras vont de 62 euros pour les chevaux de trait (percherons et cob normands) à 2500 euros au poulain vivant pour certains chevaux de course.

Ensuite,  elle a pu visiter librement l'ancienne écurie numéro 1 qui abritait autrefois les percherons, laquelle a été transformée  en un "parcours découverte" sur le monde du cheval et de l'équitation.

Le clou de sa visite a eu lieu bien après la fermeture officielle du haras pour la journée. En effet, ma demoiselle assistait le soir à un opéra donné dans le manège du haras. Et surprise, à l'issue de la représentation était organisée une sortie exceptionnelle des attelages. Fin de journée magique que ces chevaux tirant de superbes voitures dans la nuit...